Introduction au métier de la réparation d’équipements avioniques
Pourrais-tu nous présenter ton métier et ton parcours ?
Je m’occupe actuellement de la réparation d’équipements avioniques qui sont montés sur des hélicoptères. Au quotidien, mon métier consiste à rechercher les pannes, coordonner la réparation et m’assurer de la remise en service des équipements qui nous sont confiés par nos clients (opérateurs d’hélicoptères).
Après ma formation dans l’électronique (BTS) obtenu en 2002, j’ai démarré chez Thales sur le site du Centre Support Client de Châtellerault (CSC), d’abord en intérim puis en CDI. En tant que passionné d’aéronautique, d’électronique et de technique complexe, le choix de m’orienter vers Thales fut évident.
J’ai démarré ma carrière dans le domaine du retrofit, mon rôle était de modifier des équipements de type calculateurs de bord afin de les rendre plus performants. Puis petit à petit, à force de curiosité et de proactivité, on m’a confié des équipements de plus en plus complexes, qui sont intégrés sur les chaînes d’assemblage d’hélicoptères de nos clients en France, en Allemagne, en Italie voire aux États-Unis, et dont la réparation demande une grande expertise.
Aujourd’hui, je suis en charge de la réparation des visualisations installées dans le cockpit. Ces écrans affichent des données servant au pilote d’hélicoptère à connaître l’état de son appareil, telles que les paramètres moteur, la température, le niveau du carburant...
Également, de par mon expertise, je suis amené à échanger avec les Product Support Engineer sur tous les aspects techniques des équipements que je répare. Nous échangeons sur mes problématiques rencontrées en production ou en réparation, des améliorations potentielles à apporter, etc.
Et enfin, j’ai un rôle de tuteur pour les nouveaux arrivants, qui me tient particulièrement à cœur. Je forme notamment les jeunes à ce métier et je m’assure qu’ils soient accueillis dans les meilleures conditions pour apprendre à maîtriser graduellement la technicité et la complexité de nos équipements.
Quelles sont les qualités nécessaires dans ton travail ?
Nous avons une grosse responsabilité, car les équipements doivent fonctionner parfaitement à bord des appareils. Nous n’avons pas le droit à l’erreur et devons fournir un travail de qualité constante tout en respectant les contraintes de TAT (Turnaround Time) pour le retour de l’équipement chez le client.
Je recontrôle plusieurs fois les étapes de la réparation. Je m’assure de la rigueur, de la perfection de ma réparation et du respect des processus selon les réglementations en vigueur et les documentations techniques.
Je suis également curieux d’apprendre à réparer de nouveaux équipements et des techniques de réparation de plus en plus efficaces.
Donc pour résumer, je dirais le sens de responsabilité, la méticulosité et la curiosité sont les qualités premières pour un technicien de réparation. Puis, j’ajouterais qu’il est essentiel d’aimer le travail en équipe et d’être à l’écoute des autres.
En bref, comment se passe la réparation d’un équipement avionique?
Dès réception d’un équipement défectueux, son parcours et son suivi sont optimisés grâce à nos processus internes et au management visuel. Nous utilisons les dernières technologies et méthodologies afin d’optimiser toute notre organisation.
Pour commencer, je fais les premiers tests pour confirmer l’origine de la panne indiquée par notre client. Ces tests sont conduits sur des bancs de tests spécifiques : l’équipement est mis sous tension et les fonctions électroniques vérifiées.
Suite à l’analyse de la panne, je fais un pré-rapport d’interventions : j’estime le temps et les réparations nécessaires qui seront ensuite chiffrées par notre service relation client (MOC).
Suite à l’acceptation du devis par le client et grâce à la documentation technique je démarre ma réparation, et je commande les pièces de remplacement à notre magasin interne sur notre site.
Une fois les composants livrés, les cartes électroniques passent entre les mains expertes de mes collègues du câblage qui soudent les composants. Puis, je m’occupe de l’assemblage final avant de tester l’ensemble pour vérifier la réussite de la réparation.
Pour terminer, je m’occupe de l’APRS (Approbation Pour Remise en Service) qui est le dernier rempart pour vérifier la qualité de la réparation avant l’envoi de l’équipement chez le client pour être monté dans hélicoptère. Je m’assure que tout a été conduit dans les règles et que la commande client a été respectée.
Et pour finir, quelques mots sur le site du CSC ?
Globalement l’ambiance sur le site reste familiale et malgré sa taille, on se connait tous plus ou moins. Et l’ambiance de travail au sein de mon équipe est très cordiale et solidaire. Nous travaillons en grande autonomie, mais toujours en tant qu’équipe soudée. C’est agréable de pouvoir compter les uns sur les autres !